Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 146 )

suivi les deux amans, les avait vus entrer dans le berceau, et s’était cachée sous un épais feuillage, d’où elle avait entendu tout ce qui s’était passé. Le dépit qu’elle ressentait ne lui aurait pas permis d’attendre si long-temps pour se découvrir, sans le dessein qu’elle avait formé de les surprendre dans un moment critique, afin de les mettre dans sa dépendance et de forcer Ernest de se rendre à ses desirs, dans la crainte de perdre Amélie. Le reste de la journée se passa d’une manière assez triste ; Amélie n’osa plus se promener avec Ernest, et madame Durancy les veillait de si près, qu’elle ne put pas même lui demander pourquoi cette dernière s’était mise dans une si grande colère. Malgré cette contrainte, Amélie ne vit pas arriver sans regrets la fin du jour ; il fallut se séparer d’Ernest,