Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 184 )

avoir satisfait la curiosité du colonel, elle lui demanda à son tour comment il se faisait qu’Amélie eût gardé le silence : Vous étiez donc d’accord, ajouta-t-elle, car les femmes ne taisent jamais de pareilles injures que lorsque l’insolent leur plaît. — Amélie, répondit Charles, a été la dupe de son cœur ; elle m’a fourni elle-même l’heureuse et singulière idée de me faire passer pour son amant ; elle a cru recevoir Ernest dans ses bras, et sous ce nom supposé j’ai reçu les aveux les plus tendres, les caresses les plus vives que l’Amour ait jamais faits : je vous avoue qu’en jouant le rôle d’Ernest, j’en ai pris toute l’imbécillité au lieu de profiter des instans précieux que m’accordait l’Amour pour enlever à cet heureux Ernest la rose chérie qu’on lui destine. Je n’ai fait que causer, qu’em-