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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/227

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adoucissait ses maux ; sa sensibilité, augmentée par ses souffrances, semblait avoir doublé son amour. Ce qu’elle sentait pour Ernest ressemblait à de l’idolâtrie ; son ame toute entière à ce sentiment finit par oublier sa douleur. Voir Ernest ou l’attendre, l’adorer, le lui dire, lire dans l’avenir l’assurance d’être à lui, voilà où se bornèrent bientôt les pensées d’Amélie.

Madame Durancy ne pouvait voir sans un dépit extrême l’amour violent qui les unissait ; en vain s’était-elle flattée de profiter des fréquentes visites d’Ernest pour le faire succomber de nouveau à la plus séduisante des tentations. Depuis qu’Amélie était malheureuse, elle était devenue trop chère à son amant pour qu’il pût lui manquer de foi ; les plaisirs qu’il avait goûtés dans les bras d’Alexandrine ne