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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/255

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de ne vouloir pas acquérir de grâces nouvelles, la nature vous en a trop bien pourvue pour qu’il vous reste rien à desirer ; mais je ne serai pas aussi indulgente à l’égard de la philosophie, car entre nous vous en avez plus besoin que tout autre ; ce mot, ma chère Amélie, renferme beaucoup de choses ; la raison nous apprend à supporter les maux que nous ne pouvons éviter : la philosophie fait plus, elle nous en console ; c’est elle qui nous met au-dessus des préjugés, qui nous garantit des craintes puériles ; enfin, qui nous met à même de profiter des plaisirs qui naissent sous nos pas…

— J’entends, madame : la philosophie nous endurcit le cœur, nous fait oublier les convenances, mépriser la religion ; et nous pouvons alors, sans scrupule et sans crainte, nous