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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/258

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un talisman contre l’inconstance.

Madame Durancy avait fait depuis peu la connaissance d’une dame de qualité, déjà sur le retour qui, ayant été très-galante dans sa jeunesse, avait conservé le goût des plaisirs dont sa maison continuait d’être le rendez-vous. Cette dame, douée de beaucoup d’esprit et de gaîté, se faisait aimer par son humeur indulgente et douce, et ne pouvait plus inspirer de passion, elle se contentait de glaner dans les champs de Vénus. Elle donnait souvent des bals et des concerts, auxquels madame Durancy et sa pupille étaient constamment invitées. Amélie s’y faisait admirer par les charmes de sa voix et les grâces de ses pas ; et quoiqu’elle dédaignât les louanges, elle ne pouvait s’empêcher d’être sensible à celles qu’on lui prodiguait.