Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 30 )

cée d’être ainsi compromise devant celle qu’elle voulait punir, oublia bientôt son ressentiment et celle qui le causait ; toute entière à son délire, elle prodiguait à son ravisseur les noms les plus passionnés. Les feux du colonel s’appaisèrent enfin, et la mourante Alexandrine se pâma de plaisir entre ses bras !

Élise, à son tour, était demeurée stupéfaite ; mais cette scène qui ne l’amusait guère, servit du moins à la rassurer ; car il lui semblait peu probable que madame Durancy voulût la punir, après l’avoir mise si avant dans sa confidence. Effectivement lorsqu’elle eut recouvré son sang-froid, elle trouva que la douceur lui serait plus utile que la sévérité ; et, s’adressant à Élise : Je sais, lui dit-elle, récompenser et punir, il ne tient qu’à vous de mériter l’un ou l’autre.