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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/28

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sentit qu’il ne pourrait plus vivre sans madame Durancy.

Quoiqu’on soit piqué de rencontrer sur son passage une personne qu’on ne peut égaler, cependant celui qui lui porte le plus d’envie est toujours le plus empressé à relever ce qu’on appelle un bon mot ; il semble que la louange soit dans ce cas une preuve de discernement : voilà pourquoi l’on en est si prodigue. Madame Durancy dont on n’avait cessé de vanter les saillies, et qui sentait qu’un mot perd infiniment de son prix, étant répété isolément, répondit à l’un de ses admirateurs qui paraissait dans l’enthousiasme : « Monsieur serait moins surpris s’il avait plus l’habitude de m’entendre». Ce mot, qui peignait l’excès de son amour-propre, circula de bouche en bouche. M. de Saint-Far fut le seul qui n’en fut pas