Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 38 )

mours avait sentie pour Amélie, dès qu’elle s’était offerte à sa vue, acquérait chaque jour une nouvelle ardeur ; mais les sentimens d’Amélie, quoique très-tendres, étaient loin de répondre aux siens ; son amour était pour Ernest, nul mortel ne pouvait le partager ; son amitié, sa confiance, le duc possédait tout le reste, mais ce tout ne lui suffisait pas. Il avait appris d’Amélie elle-même l’engagement sacré qui liait son sort à celui d’Ernest, engagement que son cœur avait ratifié mille lois ; il avait entendu les termes passionnés dont elle se servait en parlant de cet amant chéri ; elle était bien loin d’imaginer le mal qu’elle faisait au duc par ces dangereuses confidences.

Ces aveux avaient ôté au duc tout espoir de lui plaire ; et sa délicatesse égalant son amour, il avait jusqu’alors