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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/283

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est à mourir de rire ; et croyez-vous donc qu’un amant absent puisse être un rival bien dangereux ? — Amélie a tant d’innocence, qu’on ne pourrait, sans crime, songer à la lui ravir. — Vous êtes admirable ! mais si vous ne voulez pas troubler les amours d’Amélie, si vous respectez son innocence, que voulez-vous donc ? — Je l’ignore moi-même ! — Je vais vous en instruire : vous craignez les hauteurs d’un enfant que vous n’êtes point fait pour supporter, vous craignez l’ennui d’un long siége, et vous délibérez avec vous-même, si les plaisirs qui vous attendent, valent les sacrifices qu’ils vous coûteraient. Y suis-je ? — Non, madame, je sacrifierais avec transport mon temps, ma personne, mes richesses, si j’étais sûr d’obtenir la possession d’Amélie. — Croyez-moi, cela n’est pas