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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/30

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revoir, son plan était fait. Certaine d’avoir su plaire, elle voulait affermir sa conquête, et la difficulté lui semblait avec raison un moyen de rendre plus forte l’envie que M. de Saint-Far avait d’être reçue chez elle.

Madame Durancy était bretonne, elle était bien née, mais elle avait reçu une éducation aussi mauvaise que bizarre ; sa mère, femme galante autant qu’impérieuse, n’avait jamais exigé d’elle qu’une seule vertu, la discrétion ; elle parlait devant sa fille de ses intrigues, et quelquefois même la faisait servir à ses projets, Souvent la jeune Alexandrine, c’est ainsi qu’on appelait madame Durancy, faisait à sa mère les lectures les plus libres, et se trouvait témoin des scènes les plus lubriques. Naturellement ardente et passionnée, son tempérament se développa avec une