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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/328

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rible arrêt ; mais ni son désespoir ni ses larmes ne purent la fléchir. Elle repoussa le duc avec un froid dédain, et demanda pour toute grâce qu’on la ramenât chez madame Durancy. Après avoir employé vainement tous les moyens de l’adoucir, Alexandrine y consentit enfin. Amélie, rentrée dans son appartement, s’y enferma ; et, se jetant sur son lit toute habillée, elle laissa un libre cours à ses larmes.

On ignorait à l’hôtel du duc la scène qui venait de s’y passer ; la comtesse, fort aise d’être forcée de s’éloigner avec le colonel, avait été se réfugier dans un des bosquets du jardin ; et là, chassant toute idée mélancolique, elle n’avait rien épargné pour lui faire partager son humeur folâtre ; cette conquête n’était pas très-flatteuse pour le colonel, et ne