Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 88 )

les fait naître nous paraît toujours enchanteur. La comtesse sut mettre à profit l’ardeur qu’elle inspirait ; elle reçut dans ses bras son courageux adversaire, et soutint la lutte amoureuse avec une valeur peu commune ; elle volait au-devant de ses coups, et le serrait avec force contre son sein ; sa bouche luxurieuse agaçait sans cesse celle du colonel, et ses mains, toujours agissantes, multipliaient à l’infini les jouissances de son amant. Après avoir parcouru sa carrière d’une manière brillante, le vigoureux athlète fut forcé de s’avouer vaincu ; mais en expirant, il eut du moins le plaisir de voir que son ennemie allait partager son sort.

Le colonel et sa compagne étaient encore dans le bosquet lorsqu’Amélie retourna chez Alexandrine ; celle-ci les croyait partis, et ne fut pas peu