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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/349

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fice qu’elle exigeait, elle répondait avec des accens qui allaient au cœur ; et moi je ne me plains pas de ce que vous avez empoisonné ma vie ! Le duc n’osant insister, gardait le silence ; et la triste Amélie soupirait, en pensant qu’elle désespérait un homme qui l’adorait, et qu’elle avait perdu pour toujours le seul qu’elle pouvait aimer.

Le colonel poursuivait toujours avec ardeur le plan qu’il s’était tracé. Il avait juré d’épouser Alexandrine, et, pour l’y décider, il redoublait, depuis quelque temps, de soins, de prévenances et d’amour. Il lui faisait sentir adroitement que, malgré sa fortune, sa position était, sous quelques rapports, équivoque ; personne à Paris ne l’avait connue femme de M. Durancy, et tout le monde l’avait vue maîtresse déclarée de M. de Saint-