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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/375

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de cet heureux délire pour mettre le comble à son bonheur. Amélie sentit une douleur légère que le plaisir tempérait, et que bientôt il fit évanouir. Le duc, au comble de ses vœux, vit Amélie se pâmer dans ses bras, et compléta son ivresse en la partageant.

Amélie, en recouvrant ses sens, fut saisie d’une douleur mortelle, mais elle n’osa pas l’exhaler ; instruite par sa triste expérience, elle devait éviter une seconde chute ; elle pouvait imputer ou dire la première, qu’elle était responsable des autres. Honteuse autant que repentante, elle se cachait le visage, et maudissait sa faiblesse. Le duc, ému d’une douleur d’autant plus touchante, qu’Amélie s’efforçait de la contraindre, ne négligea rien pour l’appaiser, et surtout pour la convaincre que la première fois avait seule mérité des regrets,