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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/392

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sœur. Je t’aime tant, lui disait-elle, je ne songe qu’à te plaire ! par quelle fatalité l’excès de mon amour ne produit-il en toi qu’un excès contraire ? Laure n’abandonnait son frère qu’après l’avoir vu sourire, et lui avoir fait promettre de l’aimer avec ardeur. — Il ne résultait de tous les efforts qu’il faisait pour la décourager, que de nouveaux périls ; vingt fois il s’était vu prêt à succomber. Laure était si belle, si tendre, qu’il fallait toute la raison d’Ernest pour lui résister ; mais les obligations qu’il avait à monsieur Duclusel, l’assuraient sans cesse contre les attraits de sa fille.

M. Duclusel avait un grand nombre d’esclaves, parmi lesquels se trouvait une petite négresse de quatorze ans, alerte, vive et folâtre ; elle était née dans l’habitation, et, par son zèle et son bon caractère, elle s’était