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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/419

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les plus passionnés. Amélie effrayée tourne la tête, reconnaît Ernest, et tombe évanouie dans ses bras.

Ivre du bonheur de revoir Amélie, et de la retrouver plus tendre que jamais, Ernest la couvrit de baisers, sans s’apercevoir qu’elle était sans sentimens ; surpris de son immobilité et de son silence, il la fixa, et le plaisir fit place à l’inquiétude en voyant la pâleur de la mort défigurer son charmant visage. Ernest la coucha sur le lit de repos, et tâcha de la rendre à la vie en faisant passer jusqu’à son ame le souffle vivifiant de l’amour. Bientôt Amélie soupire. Ernest, la bouche collée sur la sienne, reçut ce soupir, et sentit qu’il allait droit à son cœur : les yeux d’Amélie s’ouvrirent ; et, voyant Ernest qu’elle aimait tant, le plaisir soutint sa faible