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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/438

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ployer : ce fut des lettres anonymes. Ernest en reçut plusieurs, par lesquelles on l’avertissait charitablement du précipice qui s’ouvrait sous ses pas ; on y peignait Amélie sous les plus viles couleurs, et l’on y parlait de sa liaison avec le duc avec tant de détails, que le bandeau de l’amour pouvait seul empêcher d’y reconnaître la vérité. Cependant ces lettres dictées par la haine, loin d’affermir les soupçons d’Ernest, lui parurent des calomnies infâmes qui ne méritaient que son mépris. L’exagération même produisit son incrédulité ; ne pouvant soupçonner Amélie capable des horreurs qu’on lui imputait, il préféra la croire tout à fait innocente. Il lui montra les lettres qu’il avait reçues, en l’assurant du mépris qu’elles lui inspiraient. Amélie, accablée par cette marque de confiance, éprouva