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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/450

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plus insensible. La soirée se passa sans apporter aucun changement favorable ; on envoya chercher un médecin, qui ne put parvenir à lui rendre le sentiment. Il fallut enfin qu’Ernest se séparât d’Amélie ; il ne pouvait se résoudre à la laisser dans cette cruelle situation ; il voulait passer la nuit près d’elle. Alexandrine s’y opposa dans des termes si positifs, qu’il fallut l’abandonner.

Amélie passa la nuit dans des convulsions affreuses. Ernest se présenta de bonne heure pour la voir ; la porte lui fut refusée. Ses prières et ses menaces furent également inutiles ; les ordres étaient précis : il ne put entrer. On peindrait difficilement la rage dont il fut saisi à cet insolent refus. Amélie, coupable ou non, était toujours l’Amélie qui lui avait été promise : il pouvait renoncer à elle ; mais