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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/54

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port, ne lui laissait que la honte de l’entreprise et la crainte d’avoir déplu.

C’est ainsi qu’Alexandrine se plaisait à exciter et réprimer tour à tour les transports de M. de Saint-Far ; souvent elle brûlait de les partager, non pas qu’elle eût conçu pour lui le moindre amour, mais ses sens parlaient vivement en sa faveur ; la voix de l’intérêt venait alors imposer silence à celle des passions. Madame Durancy sentait qu’une longue résistance était le seul moyen d’obtenir sur M. de Saint-Far l’empire absolu qu’elle desirait avoir ; son intention n’était pas de résister toujours, mais elle voulait lui persuader qu’elle ne cédait qu’au délire de l’amour.

Alexandrine redoutait si vivement les récits qui pouvaient parvenir de Bretagne à M. de Saint-Far, qu’elle