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Page:Choiseul-Meuse - Amélie de Saint-Far, ou la fatale erreur, 1808.djvu/91

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troublez aujourd’hui à la vue d’un homme qui n’a rien d’effrayant, j’espère ; et vous risquez de vous compromettre pour n’avoir pas su réprimer un premier mouvement !

Colonel, reprit madame Durancy, sans répondre à vos railleries, je vous prierai seulement de vous ressouvenir qu’avec vous je n’ai jamais été moi ; maîtresse de mes mouvemens, de mes sensations, au-dessus de mon sexe avec tous les hommes, avec vous je n’ai jamais été qu’une femme ordinaire, c’est-à-dire aimant à l’excès, soumise jusqu’à la faiblesse, confiante jusqu’à la sottise ; et si tout ce qui me concerne est effacé de votre mémoire, j’ajouterai, colonel, que pour prix de tant d’amour, et je puis dire de tant de bienfaits, vous m’avez abandonnée sans ménagemens à l’instant où l’honneur et la délicatesse