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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/102

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pouvais m’aveugler moi-même, et ma sévérité était peut-être déplacée : tout ce qu’il m’avait dit me semblait sans réplique ; je désirais être convaincue, mon bonheur en dépendait. Saint-Albin pouvait-il avoir l’envie de me séduire ? je ne l’en croyais pas capable ; il ne voulait que détruire un préjugé fatal à mon bonheur, à mes plaisirs ; je devais l’écouter et me livrer sans scrupule à tout ce qu’il exigerait de moi. Rosa elle-même assurait qu’il était le plus sage des hommes, et me recommandait sans cesse d’écouter ses conseils et de les suivre. D’où provenaient donc mes scrupules ? Le souvenir d’Adolphe acheva d’enflammer mon imagination. Je me rappelai la félicité dont j’avais joui dans ses bras, et je savais qu’il en était une mille fois plus grande