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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/136

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j’avais le dessein de vous faire. Écoutez donc mon histoire, ce récit ne sera pas long.

« Je suis née de parens à leur aise ; mais ils perdirent leur fortune au moment où je commençais à en sentir le prix. Ma mère ne survécut pas long-temps à ce malheur ; et mon père, désespérant de se procurer en France une existence agréable, passa en pays étranger. Je l’y suivis : j’avais alors environ votre âge, j’étais aussi formée que vous l’êtes, et je n’avais pas moins de penchant pour l’amour. Je fus courtisée par tous les hommes que je rencontrais, et sans doute j’aurais été bientôt sensible à leurs soins, si je n’avais fait une conquête assez brillante pour éclipser toutes les autres. Un jeune prince allemand me vit, m’aima, me le