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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/171

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n’aurais-je pas donné pour être l’une de ces héroïnes ! Mais, au défaut de la réalité, mon imagination me créait d’autres plaisirs plus variés, plus fréquens, et non moins vifs peut-être. Dans les bras d’un amant je n’aurais joui qu’une fois, avec mon livre je jouissais mille ; je m’identifiais avec chaque personnage, je goûtais tous leurs plaisirs, ils ne me paraissaient plus que la représentation de mes propres jouissances, en un mot je délirais !

Une gravure fixa mon attention plus long-temps que les autres : elle représentait un couple amoureux, prêt à s’enivrer de la plus douce volupté. Aucun voile incommode ne dérobait les grâces qu’on avait prodiguées aux deux amans, et les signes les moins équivoques annonçaient les désirs brûlans du