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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/320

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vitée, j’avais le bonheur d’égaler ou de surpasser les meilleures cantatrices et les plus habiles danseuses. Mes succès redoublaient encore le goût naturel que j’avais pour ces deux arts, nous aimons toujours ce qui nous attire des louanges. J’avais pour amant l’homme le plus beau et le plus aimable que je connusse : nos rendez-vous, il est vrai, n’étaient pas fréquens ; mais cette rareté même augmentait le plaisir que nous avions à nous voir ; une seule chose me chagrinait, c’est que Céline que j’aimais avec la même tendresse, semblait de jour en jour devenir plus froide avec moi ; elle ne pouvait me pardonner la préférence que m’avait donnée Camille ; le goût qu’elle avait eu pour lui s’était passé en le satisfaisant, ainsi ce n’était plus la jalousie qui l’ex-