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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/342

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une femme occupée à me faire respirer des sels ; il vient, au moment même, de vous envoyer demander. »

— « Se peut-il ! m’écriai-je en me relevant précipitamment ; quoi ! mon père vivrait encore ! »

— L’excès de mon ravissement fut égal à celui de ma douleur. Je me fis conduire auprès du lit de mon père, et je me précipitai sur sa main qu’il me tendit avec bonté. Mais combien ma joie fut courte et quel spectacle affreux m’offrit mon père ! Il était pâle, décharné ; sa voix était si faible, qu’on l’entendait à peine. Il semblait que nous n’étions arrivées que pour être témoins de son heure dernière. Nous fûmes, pendant plusieurs jours, à craindre continuellement pour sa vie. Ses médecins avaient perdu tout espoir. Je ne m’éloignais pas de son lit un