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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/453

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ses forces, il ordonne qu’on me laisse auprès de lui. Vous ne pouvez sauver mes jours, s’écrie-t-il ; mais au moins n’empoisonnez pas le peu de momens qui me reste ; la présence de Julie peut seule me faire supporter avec résignation les douleurs que j’éprouve ; elle restera jusqu’à mon dernier soupir.

Épuisé de la véhémence avec laquelle il avait prononcé ce peu de mots, le malheureux Bellegrade laissa retomber sa tête sur mon sein, et parut prêt à s’évanouir de nouveau.

On voulut en vain me séparer de lui. Je déclarai que je ne le quitterais pas, qu’il ne me fût rendu ou enlevé à jamais.

La douleur que j’éprouve à retracer cet événement funeste, ne me permet pas d’en décrire les détails.