Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/486

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 219 )

ne partagions pas ; sa perte est peu de chose, au point où nous en sommes ; mais si j’avais eu la faiblesse de lui tout accorder, Versac, perfide aussitôt qu’heureux, aurait fait le malheur du reste de ma vie.

Je trouvais donc dans ma disgrâce même des motifs pour fortifier mes étranges principes ; mais j’eus bientôt lieu de m’en applaudir tout-à-fait.

Le lendemain du bal, Versac vint chez moi ; comme il avait fait tous ses efforts pour exciter ma jalousie, il s’attendait à de vifs reproches ; il espérait que le désir de ramener un volage, me forcerait enfin à lui tout accorder. Mais je trompai doublement son attente ; je cachai mon dépit sous un air enjoué, et je le plaisantai sur sa nouvelle conquête ; je ne m’étonne pas, lui dis-je, que vous me préfériez Ca-