Aller au contenu

Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/488

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 221 )

vraiment cette idée m’amuse ; cela vous est-il arrivé souvent ?

Je continuai ce persiflage assez long-temps ;(le point-virgule est attesté dans les deux autres éditions de levées de doute : éd. originale de 1807 Google et éd. Gay et Doucé de 1882 : Google) mais croyant m’apercevoir que Versac se fâchait tout de bon, je craignis d’avoir été trop loin, et je m’efforçai de réparer mes torts par les choses les plus aimables. Versac espéra que l’heure du berger allait sonner pour lui ; il devint entreprenant ; j’étais chez moi, et par conséquent je n’avais aucune violence à craindre. Je me livrai, avec une voluptueuse fureur, à ses brûlantes caresses. Je goûtai, dans ses bras, des plaisirs indicibles. Anéanti par la jouissance, une jouissance plus enivrante encore me rendit à la vie ; je n’avais jamais éprouvé d’ivresse aussi complète ; je rendis l’objet de mon bonheur presqu’aussi heureux que moi ; et