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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/536

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jouir, l’adroite abeille, privée de l’aiguillon nécessaire pour pomper le suc de la rose, se servait de cet heureux moyen pour en tirer l’amoureuse substance.

Je chercherais vainement des expressions qui puissent donner une idée du délire de Caroline ; elle semblait avoir perdu la raison à la source de la vie ; ses discours étaient aussi incohérens que sa conduite était extravagante. Mais que dis-je ! n’était-elle pas plus sensée que jamais, puisque tout ce qu’elle disait, tout ce qu’elle faisait, tendait à augmenter notre ivresse, et la portait jusqu’à la fureur !

Caroline, dont les désirs ne connaissaient plus de frein, me fit passer, pour les satisfaire, par toutes les gradations du plaisir. Je goûtai dans la même soirée les jouissances