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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/66

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de la vertu. Joue l’Agnès tant que ta jeunesse te le permettra ; rien de si plaisant et de si commode que ce rôle, on est dispensée de rougir, et l’on peut tout dire, parce qu’on est censée ne rien entendre. N’attends pas, pour changer de ton, qu’il te rende ridicule ; sans être prude, deviens réservée, la pudeur a sa coquetterie.

Je viens de te donner, ma chère Julie, les leçons d’un véritable épicurien ; si tu les mets en pratique, tu seras la plus heureuse des femmes, sois sûre que ce secret est infaillible. Je sais que maintenant tu ne peux pas en connaître tout le prix ; mais bientôt tu seras en état de l’apprécier, et je ne demande pour récompense que la promesse de me dire sincèrement, lorsqu’il me plaira de te le demander, si tu as profité de mes conseils.