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Page:Choiseul-Meuse - Julie, ou J’ai sauvé ma rose, 1807.djvu/95

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vertu la défend, pour ne jamais m’y prêter. — La vertu défendre d’être heureux ! quelle idée fausse, ma chère Julie, vous avez de la vertu ! vous la confondez avec le préjugé, et c’est à lui que vous sacrifiez les plus beaux jours de votre vie. La vertu consiste à faire le bien, à faire des heureux, mais non pas à imposer les privations les plus insupportables. Celui qui nous donne un cœur pour aimer, serait-il assez injuste pour nous défendre l’amour ? Et si la conséquence de cette passion est de nous faire goûter les plaisirs les plus suaves, quel être assez ennemi de lui-même pourrait s’y refuser ? Le Tout-Puissant n’aurait-il créé ces jouissances délicieuses, et ne les aurait-il mises en notre pouvoir, que pour nous livrer à des tentations irrésistibles ; se serait-il