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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/121

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ſir ſi grand, que j’en mourois ; & avec des regards languiſſants, je pouſſois quelques ſoupirs : j’avois le viſage tout en feu, & tout le corps dans un accablement extrême. Ah ! ah ! ah ! mon cher Pamphile, diſois-je, je me meurs, je n’en puis plus ; arrête mon ame qui eſt prête à ſortir : ah, Dieux ! que la mort que tu me donnes, eſt vouluptueuſe ! Courage, courage, reprit-il, ma chere enfant ; commençons un nouveau combat : reprenez vos forces, & moi je vais reprendre les armes à la main. Il le fit en effet ; reprenant ſon Vit qu’il avoit retiré, il le remit au-dedans : choſe admirable, Tullie ! Il ne fut pas plutôt entré, qu’il m’excita de nouveaux feux, & me fit faire une ſi copieuſe décharge, qu’il me ſembloit que c’étoit plutôt de l’urine qui couloit, que de la ſemence, tant elle ſortoit avec impétuoſité. Ah ! ſi pour lors Pamphile eût été en état, je crois que nous aurions goûté un plaiſir parfait. Il déchargea un peu après, & j’eus bien du déplaiſir de ce qu’il finiſſoit ſitôt ſa courſe.

Tullie.

Tu dis les choſes ſi naïvement, que tu me mets hors de moi-même par ton diſcours ; tu m’as miſe tout en feu. Baiſe-moi, mon cœur,