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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/131

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nous prit l’un & l’autre par la main, & nous conduiſit dans la chambre où le lit où je devois être ſi bien traitée, étoit préparé. Mais J’oubliois de te dire qu’un peu devant elle ſe renferma avec moi dans cette chambre, où mon pucelage avoit ſoutenu les premieres attaques. Je n’y fus pas plutôt entrée, que je ſentis l’odeur d’un certain parfum qui étoit fort doux & fort agréable : Levez vos jupes & votre chemiſe juſqu’au nombril, me dit ma mere. Je lui obéis auſſi-tôt ; d’abord qu’elle me vit nue, elle ſourit : Il faut avouer, Octavie, me dit-elle, que vous êtes digne de Pamphile. Il faut, pourſuivit-elle, pour vous épargner à tous deux beaucoup de peine, que vous frottiez votre partie avec cette liqueur. Elle tira en même-temps un vaſe de vermeil doré qui en étoit rempli ; j’y mis les deux doigts ; & les ayant retirés tout embaumés de ce parfum, je les portai à mon invention, & en graiſſai tous les bords. Ce n’eſt pas votre poil follet, ni votre motte qu’il en faut frotter, c’eſt le dedans ; elle trempa auſſi-tôt le doigt dans le pot, & me fit elle-même cette merveilleuſe onction ; elle pénétra le plus avant qu’elle put. J’étois, me diſoit-elle, plus forte que vous lorſque je fus mariée à votre pere, & avec tout cela je

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