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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/250

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jeune & délicate comme je ſuis, que je leur puiſſe ſuffire ? Si je le fais, ce ſera plutôt pour vous complaire, que pour ſuivre mon inclination.

Tullie.

Il ne m’importe, ce ſera pour l’un & pour l’autre. Mais je veux t’apprendre des nouvelles d’un de ceux qui doivent contribuer à ta ſatiſfaction : c’eſt de Medor ; Cléante m’en a dit des choſes qui ſurpaſſent l’imagination des plus braves qui ſe ſoient ſignalés en amour.

Octavie.

Mais encore, qu’eſt-ce que vous en avez appris ? n’eſt-il jamais venu aux priſes avec vous ?

Tullie.

Fort ſouvent. Tu ſauras donc que Medor étant derniérement dans cette ville, Cléante me l’amena, avec la permiſſion d’Oronte. (admire ſa complaiſance !) Cléante m’aime éperduement ; & avec toute cette tendreſſe, il ne laiſſe pas d’aſſurer Medor qu’il le feroit bientôt jouir de la même fortune : en un mot, il lui fit tout eſpérer de moi, ſans néanmoins m’avoir demandé mon conſentement.