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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/254

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que je dois beaucoup à vos bontés ! Aimable Tullie, reprit-il auſſi-tôt, puiſque vous vous êtes rendue ſenſible à nos maux, permettez que Medor & moi, qui mourons d’amour pour vous, nous vous en donnions les dernieres marques. Quoi ! lui dis-je, quel honneur recevrai-je, ſi je deviens ſenſible pour un autre que pour vous ? Mais quoi ! Octavie, j’avois beau faire la fâchée, il connoiſſoit mon foible, & il y avoit long-temps que je lui avois montré l’endroit par où je me laiſſois prendre. Après avoir donc un peu diſputé, pour garder les formes de la bienſéance, je conſentis que Medor auroit ſatisfaction, mais ſeulement pour une fois : je voulois ménager le feu de leur paſſion, afin que quand ils viendroient à un combat particulier avec toi, petite Couſine, ils ne ſe trouvaſſent pas tout-à-fait épuiſés.

Octavie.

Oh, oh ! qu’ils ont bien la mine de ne revenir pas fort vigoureux d’entre vos bras.

Tullie.

Ce beau jeu ſe faiſoit dans notre jardin, que j’avois eu ſoin de faire fermer de tous côtés & où l’on ne pouvoit être vu que de ma cham-