que je dois beaucoup à vos bontés ! Aimable
Tullie, reprit-il auſſi-tôt, puiſque vous vous
êtes rendue ſenſible à nos maux, permettez
que Medor & moi, qui mourons d’amour
pour vous, nous vous en donnions les dernieres
marques. Quoi ! lui dis-je, quel honneur
recevrai-je, ſi je deviens ſenſible pour un autre
que pour vous ? Mais quoi ! Octavie, j’avois
beau faire la fâchée, il connoiſſoit mon foible,
& il y avoit long-temps que je lui avois montré
l’endroit par où je me laiſſois prendre. Après
avoir donc un peu diſputé, pour garder les formes
de la bienſéance, je conſentis que Medor
auroit ſatisfaction, mais ſeulement pour une
fois : je voulois ménager le feu de leur paſſion,
afin que quand ils viendroient à un combat particulier
avec toi, petite Couſine, ils ne ſe trouvaſſent
pas tout-à-fait épuiſés.
Oh, oh ! qu’ils ont bien la mine de ne revenir pas fort vigoureux d’entre vos bras.
Ce beau jeu ſe faiſoit dans notre jardin, que j’avois eu ſoin de faire fermer de tous côtés & où l’on ne pouvoit être vu que de ma cham-