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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/258

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Tullie.

O Hyménée, quelle joye ! voici Cléante, Qu’eſt devenu votre ami ?

Cléante.

Le Gouverneur de la ville l’a retenu chez lui pour s’informer de ſes affaires, & de la ſanté de ſes parents : pour moi, je me ſuis adroitement dérobé de la compagnie, & la violence de ma paſſion m’a conduit ici, eſpérant que la belle Octavie aura pitié de moi. Mais quoi ! elle ne dit rien : d’où vient ſon ſilence ?

Octavie.

Je ſuis tellement confuſe, ma chere Tullie, que je n’oſerois lever les yeux, ni prononcer une parole.

Cléante.

Quoi, Madame ! vous me refuſez un baiſer ! ah, que je ſuis malheureux !

Tullie.

Ah ! que tu fais de façons ! tu n’y gagneras rien, pour faire ainſi la délicate ; il faut mettre bas toute cette pudeur enfantine qui te reſte. Je ſuis ravie de ce que tu n’as que ta ſimarre ; elle ſera bientôt ôtée : me fais donc point la ridicule.