Aller au contenu

Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 294 )

Cléante.

Eh bien, je tiens la clef à la main : mais voici deux chemins & deux portes ; laquelle eſt-ce qui doit me donner entrée ?

Octavie.

Ah ! je vous prie, Cléante, ne cherchez rien là ; votre clef n’eſt pas faite pour une petite ſerrure.

Cléante.

Ne vous plaignez point, Octavie, je n’en veux qu’à cet endroit ; c’eſt ma partie mignonne & favorite, pour laquelle je veux employer tout mon amour. Tenez vous ferme, Octavie, je vais vous en donner de fortes preuves.

Octavie.

Ah, Dieux ! Cléante, vous êtes déja tout en ſueur, & vous n’avez rien avancé ; je crois que l’entrée eſt trop difficile de cette maniere, & cela nous fatiguera l’un & l’autre.

Cléante.

Tant mieux, mon Cœur, nous en goûterons mieux le plaiſir : je n’irai pas tout droit au ſiege de Venus ; le chemin ſera un peu en pente,