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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/317

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le récit de quelque choſe qui la divertiſſe : pour moi, je vais me coucher.

Tullie.

Mais pendant qu’elle étoit préſente, que faiſiez-vous, quel étoit votre perſonnage ?

Cléante.

Ma pauvre Marianne me ſerroit amoureuſement dans ſon ſein, avec des embraſſements paſſionnés. Je ſuis perdue, mon cher Medor, me diſoit-elle tout bas, & peut-être vous auſſi ; cachez-vous bien juſqu’au fond du lit, de crainte de ſurpriſe, ce que je fis : tellement, que ſes feſſes me ſervoient d’oreiller & de couſſin. J’étois extrêmement touché de ſes frayeurs : mais d’abord que ſa tante fut partie, & qu’elle nous eût laiſſés en liberté, pour lui en ôter le ſouvenir, je m’étendis dérechef ſur elle ; & afin qu’elle ne reſſentît pas tant de douleur, je frottai mon inſtrument depuis un bout juſqu’à l’autre avec la pommade de jaſmin que la Gouvernante me donna. Marianne s’en ſervit auſſi pour graiſſer le dehors & le dedans de ſa partie. Le croiriez-vous, Octavie ? cette onction fut admirable ; car dans quatre ou cinq ſecouſſes que je donnai ; qui furent accompagnées du mou-

V