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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/326

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Octavie.

Je crois qu’on frappe à la porte ; écoutez, Medor.

Medor.

Sans doute, j’entends quelqu’un.

Octavie.

Retirez-vous donc l’un & l’autre : adieu, Medor, adieu, Cléante, mon cœur, mon amour & mes délices : adieu !

Tullie.

Pourquoi s’allarmer ? nos maris ſont abſents, & j’ai donné ſi bon ordre aux domeſtiques, qu’ils n’ont pas lieu de rien ſoupçonner de nous ; tout eſt en ſûreté. J’entends qu’on leur parle bas ; nous ſaurons qui c’eſt, avant qu’ils partent.

Octavie.

C’eſt peut-être de la part du Gouverneur.

Tullie.

Sans doute ; car c’eſt un homme qui aime ſon divertiſſement, & qui ſe plaît à paſſer les nuits entieres à rire & à boire, avec la jeune nobleſſe de la ville. Pour moi, j’approuve fort ſa conduite ; car une vie exempte des plaiſirs de Vé-