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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/331

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Medor.

Quoi ? nous ſéparer ſitôt ?

Octavie.

J’en ſuis fâchée.

Tullie.

Il faut obéir ; les prieres des Grands doivent paſſer pour commandements ; allez-vous-en : baiſez-moi, Cléante.

Octavie.

Hélas ! mes délices s’en vont avec vous : baiſez-moi, Medor. O la plus-chere moitié de mon ame !

Medor.

Ah, que ce baiſer m’eſt doux ! mais, Octavie, donnez-moi la joie entiere.

Octavie.

Non, c’en eſt fait, je ne la donnerai pas.

Cléante.

Ni à moi auſſi ?

Tullie.

Ni à l’un, ni à l’autre ; vous êtes des importuns : cédez au temps, non pas à l’Amour.