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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/359

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le mettoit tout en feu. Je veux maintenant, me dit-il, repouſſer dans votre corps cette ame fugitive ; il me ſerra alors étroitement, & me fit ſentir la tête de ſon membre, juſtement dans l’endroit qui eſt le ſiege de l’ame. Il devint furieux ; & comme il ne pouvoit par ſes grands efforts s’incorporer tout avec moi, il faiſoit entrer avec ſon Vit tous ſes deſirs les plus laſcifs, ſes penſées les plus luxurieuſes, & ſon eſprit même. Quand la ſemence fut ſur le point de couler, il ôta les deux mains de deſſus mes tettons, & les mit ſous mes feſſes qu’il ſouleva le plus qu’il put juſques à ce qu’il m’eût fait perdre terre ; je l’embraſſois cependant étroitement, & lui donnois des coups ſur le derriere, afin d’exciter davantage la chaleur. Enfin, j’étois ſuſpendue en l’air, comme ſi j’euſſe été attachée à un clou.

Octavie.

En vérité, je te plains, & tu m’aurois fait compaſſion dans cet état.

Tullie.

Que tu es railleuſe ! écoute le recit. Ce membre ardent de Priape me mettoit le feu dans les entrailles, & me chatouilloit ſi agréablement,