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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/365

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de maniere que je n’ai pas eu pendant trois mois une ſeule penſée de prendre le divertiſſement dont j’avois été raſſaſſiée.

Octavie.

En effet ; quand j’y penſe, tu en avois aſſez goûté, pour n’en pas deſirer davantage ; & c’eſt comme je voudrois que fiſſent les Dames qui ſont ſi chaudes de leur naturel : elles devroient prendre à tout le moins une fois l’an, deux ou trois jeunes hommes des plus vigoureux, & s’en faire donner uſque ad vitulos, juſqu’à regorger. Ce ſeroit ſageſſe à elles, que d’agir de la ſorte, quand elles le peuvent ; car il viendra un temps où il ne leur reſtera que le regret de n’avoir pas profité des avantages de leur jeuneſſe : mais il ſera trop tard ; & perſonne ne voudra d’elles, quand elles ſeront ſur leur retour.

Tullie.

Tu crois donc, Octavie, que toutes les femmes ſont comme toi, ou comme moi : il en eſt de ce plaiſir, comme de celui de boire & de manger ; les uns plus, les autres moins. Il y en a qui voudroient qu’on le leur fît dix fois la ſemaine, & d’autres ſeroient contentes d’une ſeule fois par mois & d’autres enfin ne le ſouhaitent

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