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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/94

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poitrine ; enfin, nous étions ſi étroitement pris l’un contre l’autre, que ſi le corps d’Oronte eût été rempli de ſemence depuis les pieds juſqu’à la tête, je l’aurois toute eut juſqu’à la derniere goutte.

Octavie.

Ce combat dura-t-il long-temps ?

Tullie.

Helas ! qu’un inſtant ; car ſi nous meſurions ce plaiſir par ſa durée, nous le trouverions un ſiecle trop court. Il me ſemble que la nature a fait une grande faute en nous formant : ſon chef-d’œuvre auroit été bien plus accompli, ſi elle avoit fait de nos parties un étang plein de ſemence, où le membre de l’homme eût pu nager, & que de ce membre elle en eût fait une fontaine, & une ſource vive de cette même liqueur.

Octavie.

Vous qui êtes ſi ſavante, ma Couſine, dites-moi la raiſon pourquoi ce plaiſir dure ſi peu ?

Tullie.

Il n’eſt pas fort aiſé de la trouver ; cette difficulté a fait ſuer toute l’antiquité, & pas