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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/153

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CHRONIQUE

ennemis, par l’Allemagne, sur le territoire du comte de Champagne, et incendièrent les villes, les châteaux et les villages. Comme ils assiégeaient Bar-sur-Seine sans vouloir obéir à l’ordre que leur donnait le roi de s’en éloigner, le roi rassembla une multitude d’hommes d’armes, et marcha promptement contre eux. Les barons, à la nouvelle de son arrivée, levèrent au plus vite le siège. Le roi, après avoir ainsi défendu son homme-lige contre leurs attaques, s’en retourna à Paris.

Le pape Grégoire somma Frédéric, empereur des Romains, qui avait pris la croix depuis long-temps, d’accomplir son vœu et de s’embarquer pour aller au secours de la Terre-Sainte. Frédéric, ayant promis de le faire, marqua au pape et à la cour de Rome le jour certain de son départ ; c’est pourquoi le pape fit savoir ce jour à tous les croisés, et leur manda qu’ils se réunissent promptement, et se tinssent prêts à se rendre où, selon sa promesse, l’empereur devait s’embarquer. Pendant ce temps, l’empereur soumit quelques ennemis dans le royaume de Sicile, et, rassemblant dans un seul lieu de la Pouille les Sarrasins qui habitaient dans différens endroits du royaume de Sicile, il les renferma dans une seule ville, appelée Nocera des Sarrasins, et qu’il rendit tributaire. Pierre, comte de Bretagne, soutenu par le secours et les conseils de quelques barons de France, se révolta contre le roi Louis, et invita Henri, roi d’Angleterre, à passer la mer avec une très-grande multitude d’Anglais. Dès que le roi Louis en fut instruit, il rassembla une armée, et s’avança vers le château de Bellême, que le comte de Bretagne avait reçu en garde du roi Louis,