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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/179

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CHRONIQUE

lorsqu’ils iraient à cheval, porteraient sur la tête un chapeau rouge, afin de les faire distinguer et reconnaître parmi les cavaliers qui les accompagneraient, voulant signifier par là que, dans la persécution de la foi et de la justice, l’Église romaine, qui est le chef de toutes les églises, devait, s’il était nécessaire, offrir aux coups sa tête plutôt que celle des autres. Alphonse et Charles, frères de saint Louis, roi de France, revinrent en France du pays d’outre-mer. Il s’éleva des troubles à Paris entre les clercs et les religieux qui étudiaient dans cette ville, à l’occasion d’un livre composé par maître Guillaume de Saint-Amour, chanoine de Beauvais, et ayant pour titre : Des dangers du monde. Mais maître Guillaume s’étant lui-même à ce sujet rendu à la cour de Rome, ce démêlé fut assoupi par le pape Innocent.

Dans le même temps, Guillaume, abbé de Saint-Denis en France, sous la conduite de deux moines de ce monastère, envoya au roi de France saint Louis, qui demeurait dans le pays d’outre-mer, un vaisseau chargé d’étoffes de différentes couleurs et propres à faire des habits, de fromages et de volailles. Le saint roi reçut les deux moines avec une singulière joie, comme les messagers de son patron saint Denis. Comme ils étaient fatigués d’un si long voyage, il les retint long-temps avec lui, et leur offrit des présens, qu’ils ne voulurent point accepter. Ayant ensuite pris congé de lui, avec sa permission, ils revinrent chez eux sains et saufs, après avoir couru sur mer de grands dangers.


[1253]

Naples, ville de la Pouille après avoir supporté pendant deux ans les assauts de Mainfroi, prince de Tarente, et fils de feu l’empereur