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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/219

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CHRONIQUE

battre sur mer, ou plutôt parce qu’il fut, dit-on, trahi par les matelots, il fut vaincu et pris, et mené en captivité à Messine. Quatre jours après, Charles son père étant arrivé à Naples, châtia les Napolitains qui, après la défaite du prince, avaient résolu de se soulever, et avaient chassé ses gens de la Ville, et il permit aux gens de sa suite de leur faire souffrir toutes sortes de maux. Enfin, ayant équipé une armée, il se transporta vers Reggio, ville de Calabre, où était le comte d’Artois, son neveu. Il avait le dessein de passer le phare de Messine pour assiéger cette ville ; mais n’ayant pu l’accomplir, il envoya ses vaisseaux dans le port de Brindes, de peur qu’il ne leur arrivât d’être brisés par les ouragans d’hiver ou pris par les ennemis.


[1284]

Le comte de Joigny, illustre Français, qui était resté au siège d’Urbin, livra à cette ville, contre les instructions de Gui de Montfort, un assaut dans lequel il fut tué. Philippe, fils aîné de Philippe, roi de France, fut fait chevalier à la fête de l’Assomption de la sainte Vierge, mère du Seigneur, et le lendemain il épousa à Paris Jeanne, fille de feu Henri, roi de Navarre et comte de Champagne. La nuit de la veille de la fête de sainte Catherine, vierge, il souffla un vent si violent, qu’il fit tomber dans le royaume de France un grand nombre de maisons, de clochers de monastère, et d’arbres forts et élevés. Le 7 du mois de janvier, mourut Charles, roi de Sicile. Le pape Martin ayant appris sa mort, dit pour lui, aussi bien qu’il le put avec ses cardinaux, les prières des morts. Comme le prince Charles ; retenu prisonnier, succéda dans la suite au trône de son