Aller au contenu

Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
315
DE GUILLAUME DE NANGIS

tainebleau et autres territoires, et lui fit un acte de cette donation. Il y eut cette année défaut de vin dans le royaume de France au-delà de ce qu’on avait jamais vu, et la qualité n’en fut pas meilleure que la quantité.

Au mois d’octobre, il fut tenu à Senlis, contre l’évêque de Châlons, au sujet dont nous avons parlé, un concile où assistèrent l’archevêque de Rheims qui le présida, ses suffragans, quelques autres prélats et deux prévôts. Ledit évêque demanda qu’avant tout fut réparé le dommage qui lui avait été fait, tant en sa personne qu’en ses biens, ce qu’il obtint comme il en avait le droit. Après cette concession, il voulut que les prélats fissent une enquête à ce sujet. Ainsi la-dessus le concile fut prorogé et transporté à Paris. Vers ce même temps, le pape Jean, partagea l’évêché de Toulouse en six évêchés, dont la ville de Toulouse devint le siège métropolitain.

Il partagea aussi l’évêché de Poitiers en trois évêchés, celui de Poitiers, celui de Maillezais et celui de Luçon. Ces deux derniers étaient auparavant deux abbayes soumises à l’évêque de Poitiers ; elles furent transformées en églises cathédrales, et leurs abbés furent créés évêques. Quelques chevaliers et autres nobles du Vermandois et de la Champagne s’étant ligués ensemble, se soulevèrent contre la comtesse Mathilde, qui les voulait injustement opprimer, et ils arrachèrent à main armée un certain chevalier d’un château très-fortifié où elle le retenait emprisonné, et où demeurait Jeanne, comtesse de Poitou, fille de ladite Mathilde, qui devint dans la suite reine d’Angleterre, et qu’ils laissèrent librement se sauver par la