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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/369

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CHRONIQUE

les malédictions, du peuple soumis à son gouvernement, à cause des exactions et extorsions inouïes jusqu’alors dont il l’accablait, qui le firent tomber malade ; néanmoins, tant que dura sa maladie, l’affaire de ces extorsions fut suspendue, si elle ne fut pas entièrement abandonnée. Comme la maladie augmentait, pour lui faire recouvrer la santé, l’abbé et le couvent de Saint -Denis allèrent en procession, nu-pieds, avec dévotion et humilité, portant la croix et le clou du Seigneur, et le bras de saint Siméon, jusqu’au lieu où il était malade, appelé Long-Champ. Philippe, recevant avec piété et humilité les saintes reliques, aussitôt qu’il les eut touchées et baisées, sentit en lui un mieux remarquable ; c’est pourquoi on rapportait publiquement que le roi était guéri. Mais comme les maladies vieilles et enracinées, si elles ne sont ménagées, reviennent facilement, le roi, ne prenant pas assez de sages précautions, retomba dans sa maladie ; c’est pourquoi on raconte qu’il dit ensuite : « Je sais que j’ai été guéri par les mérites et les prières de saint Denis ; et que ma rechute provient de mon mauvais régime. » Le troisième jour du mois de janvier suivant, vers le milieu de la nuit, après avoir, reçu tous les sacremens ecclésiastiques, il monta vers le Christ, et le jour suivant de l’Epiphanie il fut enterré avec respect dans le monastère de Saint-Denis, auprès du maître-autel. Charles, comte de la Marche, son frère, lui succéda au trône sans aucune dispute ou opposition.

Peu de temps après, mourut Marie, née de Brabant, autrefois reine de France, fille du feu duc de Brabant, et femme du roi de France Philippe, fils de saint