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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/376

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DE GUILLAUME DE NANGIS

de mort. Ingrat pour un si grand bienfait, il accumula d’autres crimes sur ceux qu’il avait commis, violant les jeunes filles, commettant des homicides, entretenant des méchans et des meurtriers, favorisant les brigands, et se soulevant contre le roi. Il tua de son propre bâton un serviteur du roi qui portait la livrée du roi selon la coutume des serviteurs. Dès qu’on fut informé de ses méfaits, il fut appelé en jugement à Paris. Il y vint entouré d’une pompeuse foule de comtes, de nobles et barons d’Aquitaine. Du côté opposé étaient le marquis d’Agnonitano, neveu de feu le seigneur pape Clément, le seigneur d’Albret et beaucoup d’autres. Après qu’on eut entendu ses réponses, et ce qu’il alléguait pour sa défense sur les crimes dont on l’accusait, renfermé d’abord dans la prison du Châtelet, il fut enfin jugé digne de mort par les docteurs du palais, et la veille de la Trinité, traîné à la queue des chevaux, il fut pendu, comme il le méritait, à Paris, sur le gibet public. Ala fête suivante de la Pentecôte, la reine Marie, femme du roi Charles, sœur du roi de Bohême, fut ointe et couronnée dans la chapelle du roi à Paris, en présence de son oncle, archevêque de Trêves, et de beaucoup de nobles de France, par l’archevêque de Sens qui célébra la messe. La même année, frère Thomas d’Aquin, de l’ordre des Prêcheurs, Italien de nation, noble selon le monde, car il était frère du comte d’Aquino, mais plus noble encore par sa sainteté, très-fameux docteur en théologie, de la doctrine duquel l’Église universelle brille comme du soleil et de la lune, fut du consentement des Frères ; et après un soigneux examen sur sa conduite, ses mœurs.