Aller au contenu

Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/499

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des signes et des miracles. Qu’arrive-t-il ensuite ? Après tant de soins, tant de précautions, les apôtres, à leur tour, se mettent à l’œuvre, comme dit Paul : « Toutes ces choses ont été écrites pour notre instruction, à nous autres, qui nous trouvons à la fin des siècles ». (1Cor. 10,11) Et le Christ disait : « Vous vous trompez, parce que vous ne connaissez pas les Écritures ». (Mt. 22,29) Et Paul disait encore : « C’est dans notre résignation et dans les paroles consolantes des saintes Écritures que nous avons confiance » (Rom. 15,4) ; et ailleurs : « L’Écriture sainte, ce livre si utile, est d’un bout à l’autre une inspiration divine. (2Tim. 3,16) Que la parole du « Christ habite en vous et remplisse vos âmes ». (Col. 3,16) Et le Prophète dit : « Il méditera la loi, nuit et jour ». (Ps. 1,2) Et il dit ailleurs : « Ne vous lassez pas d’expliquer la loi de l’Être suprême ». (Sir. 9,15) Et il dit encore : « Que vos paroles sont douces pour mon palais ! » Il ne dit pas : « pour mes oreilles », mais « pour mon palais. Je les trouve plus douces que le miel ». (Ps. 18,11) Et Moïse dit aussi : « Méditez les saintes Écritures, en vous levant, en vous reposant, en vous couchant ». (Deut. 6,7) C’est ce que dit encore saint Paul dans son épître à Timothée : « Appesantissez-vous sur les saintes Écritures et méditez-les ». (1Tim. 4,15) On pourrait s’étendre à l’infini sur ce chapitre. Et après tout cela pourtant, il y a des gens qui n’ont pas ; la moindre idée de l’Écriture sainte. Aussi ne connaissons-nous ni les saines doctrines, ni la justice, ni notre intérêt. Pourtant si l’on veut connaître l’art militaire, il faut en apprendre les règles : Si l’on veut connaître la politique, la science du forgeron ou toute autre, il faut apprendre. Eh bien ! pour acquérir la science qui nous occupe, on ne fait rien de semblable, et cependant il faut bien des veilles pour l’acquérir. Si vous voulez le savoir, écoutez cette parole du Prophète : « Venez, mes enfants, écoutez-moi, et je vous enseignerai la crainte de Dieu ». (Ps. 33,12-14) La crainte de Dieu est donc une chose qui s’apprend. Puis il est dit : « Quel est l’homme qui veut vivre ? » vivre de la vie d’en haut. Et ailleurs : « Ne souillez point votre langue ; que vos lèvres ne laissent point échapper de paroles perfides ; détournez-vous du mal et faites le bien ; recherchez la paix ». Savez-vous quel est le prophète, l’historien, l’apôtre ou l’évangéliste qui a dit cela ? Je crois que, parmi vous, il en est peu qui le sachent ; et ces quelques hommes qui le savent seraient à leur tour en défaut, si je leur citais un autre passage. Tenez, voici la même pensée exprimée en d’autres termes : « Lavez vos souillures, soyez purs, faites disparaître de devant mes yeux cette perversité que j’aperçois dans vos âmes ; apprenez à faire le bien ; recherchez la justice. ne souillez point votre langue et faites le bien ; oui, apprenez à faire le bien ». (Is. 1,16-17) Voyez-vous comme la vertu a besoin d’être enseignée ? Plus haut, nous lisons : « Je vous enseignerai la crainte de Dieu ». Ici nous lisons : « Apprenez à faire le bien ». Savez-vous d’où ces paroles sont tirées ? Peu d’entre vous le savent, à ce que je crois. Et pourtant voilà des choses que nous vous lisons deux ou trois fois par semaine. Et, quand le lecteur arrive, il commence par citer le livre dont il cite un fragment : c’est tiré de tel Prophète, de tel apôtre, de tel évangéliste. Il vous le dit, pour vous faire mieux remarquer et retenir le passage, pour que vous en connaissiez la lettre, l’esprit et l’auteur. Mais toutes ces attentions sont peine perdue ; vous ne pensez qu’à la vie présente, sans tenir aucun compte des choses spirituelles. Voilà pourquoi les événements même de cette vie présente ne sont pas conformes à ce que vous souhaitez ; voilà pourquoi vous trouvez tant d’écueils sous vos pas. Le Christ ne dit-il pas : « Demandez le royaume de Dieu et vous obtiendrez avec lui tout le reste » (Mt. 6,33) ; c’est-à-dire, que nous obtiendrons ; tout le reste par-dessus le marché. Mais nous intervertissons cet ordre ; c’est la terre que nous cherchons, et avec elle, tous les biens terrestres, comme si les autres nous devaient être donnés par surcroît Aussi n’avons-nous ni les uns ni les autres. Revenons donc enfin à la raison et désirons les biens à venir ; avec eux, les autres nous arriveront. Car, lorsqu’on recherche les choses de Dieu ; on obtient aussi nécessairement les biens terrestres, s’il faut en croire la vérité éternelle dont ce sont là les paroles. Recherchons donc les choses de Dieu, pour ne pas tout perdre. Dieu peut nous toucher et nous rendre meilleurs, par la grâce de Jésus-Christ Notre-Seigneur, etc.

HOMÉLIE IX.


QUITTANT DONC LES INSTRUCTIONS QUE L’ON DONNE A CEUX QUI NE FONT QUE COMMENCER A CROIRE EN JÉSUS-CHRIST, PASSONS A CE QU’IL Y A DE PLUS PARFAIT, SANS NOUS ARRÊTER A ÉTABLIR DE NOUVEAU CE QUI N’EST QUE LE FONDEMENT DE LA RELIGION, LA PÉNITENCE DES ŒUVRES MORTES, LA FOI EN DIEU, ET CE QU’ON ENSEIGNE TOUCHANT LES BAPTÊMES, L’IMPOSITION DES MAINS, LA RÉSURRECTION DES MORTS ET LE JUGEMENT ÉTERNEL. ET C’EST CE QUE NOUS FERONS, SI DIEU LE PERMET. (VI, 1, 2, 3, JUSQU’À 6)

Analyse.

  • 1. Avant d’aller plus loin, il faut être bien convaincu des vérités fondamentales de la religion. 2. La foi ferme et sincère conduit à la vie parfaite.
  • 3. Le baptême ne peut être conféré deux fois.